6 mai 2024

Lancement officiel du Service d'Utilité Collective (SUC)

Le Service d'Utilité Collective (SUC) est un projet créé par la Défense. Le coup d'envoi de la première phase a été donné le 8 avril 2024 pour 32 jeunes enthousiastes à Arlon.

Réintégration des jeunes

Pour en savoir plus sur le SUC, le major Van Herck, pilote du projet, se prête volontiers à une brève explication :

« Le SUC est un trajet qui favorise la réintégration socio-professionnelle des jeunes au sein de notre société. Grâce à ce trajet, nous aidons des jeunes entre 18 et 25 ans à se développer positivement dans un cadre structurant. Pour pouvoir participer, ils ne doivent en effet pas être aux études ni à l’emploi.  Cette réinsertion socio-professionnelle est basée sur 2 axes. D’une part, l’acquisition des soft skills, des compétences socio-comportementales dispensées par la Défense et, d’autre part, l’acquisition des hard skills, des compétences professionnelles, qui sont dispensées dans le cadre du projet Reboot4You. »

La première phase est la phase d’intégration et de cohésion où les activités visent à instaurer un esprit d’équipe, à favoriser la collaboration et à les aider à structurer leur journée.

En pratique, cela se traduit par l'apprentissage du drill, la lecture de cartes, le montage de tentes, le fait de passer la nuit sous une tente et de se lever tôt, ainsi que des activités de groupe comme le bowling et d'autres activités sportives. Les jeunes ont également travaillé leurs compétences en matière de communication grâce au feedback direct de leurs coachs et ont appris, entre autres, à parler de leur propre état d’esprit.

Photos : Adrien Muylaert, Karin Debouxhtay, Océane Galle

Des participants enthousiastes

Qu'est-ce qui motive les jeunes ? Ils sont heureux de vous le dire eux-mêmes. Danil Kovrigin (25 ans), déjà diplômé en tant que cuisinier et actuellement aspirant aide-cuisinier, a par exemple de nombreuses raisons de participer à ce programme :

« C'est une expérience à vivre. La discipline est quelque chose qui me faisait défaut. Lorsque le Forem m'a présenté ce projet, j’ai pensé que c'était une opportunité en or. Cela me permettra d’apprendre le fonctionnement de la Défense. De plus, la formation que j’ai choisie correspond à mon domaine professionnel. Jusqu’ici je ne suis pas déçu. Nous faisons beaucoup d'activités physiques et je me dépasse. »

Danil n'avait donc aucun doute avant de commencer le SUC : « J'étais très excité, cela allait être une expérience que je n'avais jamais vécue auparavant. Si j'avais dit non, j'aurais toujours pensé "et si...". Aujourd'hui, je n'ai aucun regret ».

En plus du métier d'aide-cuisinier, les partenaires de Reboot4You proposent de nombreuses autres formations, comme celles de mécanicien, d'ouvrier polyvalent et de cariste. Estelle Sechehaye (23 ans) aimerait devenir mécanicienne : « J'ai d'abord choisi le métier d'aide cuisinier, mais je me suis rendu compte que j’allais toujours faire la même chose. Qu'on me dise : "Fais ci, fais ça, fais ça...", ce n'est absolument pas pour moi. J'ai donc pensé que la mécanique serait plus enrichissante. En plus, cela pourrait m'aider dans ma vie personnelle. Je n'ai pas le permis de conduire et j'ai un peu peur de le passer, alors qui sait, peut-être que ça m'aidera à regarder les voitures avec un peu moins de crainte ».

Pourquoi Estelle a-t-elle décidé d’entrer sur le marché du travail via le SUC au lieu de suivre un parcours traditionnel ? « Je veux développer mon indépendance en vivant dans une caserne, loin du stress des factures et de ce genre de choses. Mais j'espère surtout retrouver un rythme ; je me couchais et je me levais à des heures complètement décalées. De plus, je voulais savoir de quoi j’étais physiquement capable. Je ne voulais surtout pas rester à ne rien faire avant de reprendre mes études ».

Des coachs motivés

Pour que ce projet soit une réussite, les coachs sont également d’une importance cruciale.

Le sergent Garces Nuñez est l'un d'entre eux et parle de son expérience avec le groupe.

« Il y a eu quelques difficultés ou des manques de confiance sur lesquels nous avons travaillé en les encourageant et en les motivant. Mais ce que nous constatons sur base de ces trois premiers jours, c’est que nous sommes agréablement surpris par leur motivation et leur investissement. Ils sont très soudés et il est rare d’avoir un tel esprit d’équipe aussi rapidement dans un milieu professionnel. C’est très prometteur pour la suite ! »

Ce que le sergent Nuñez veut transmettre au groupe à la fin du programme ?

« Notre souhait est qu’ils trouvent leur voie. Certains sont déjà intéressés par la Défense, d’autres ont choisi une formation dans l’HORECA ou en mécanique. Tout est bien, il n’y a pas de bon ou mauvais choix.

Pour moi, l’objectif du SUC est que ces jeunes puissent acquérir des compétences qui leur permettent de mieux gérer leur temps au quotidien et de développer leurs aptitudes en communication. Grâce à ce bagage, ils pourront plus facilement trouver leur voie et le chemin professionnel qui leur correspond. »

Le major Van Herck (droite), pilote du projet, à propos du lancement de la première phase.

« Je suis agréablement surpris. En observant le groupe qui se forme en ce moment, j’ai l’impression que ces jeunes qui se sont inscrits ont vraiment envie d’être ici et ont envie de finir le SUC avec succès. Je tiens également à souligner que nos coachs effectuent un travail merveilleux. Ils ont su créer un esprit de groupe en moins de 2 jours, ce qui est remarquable. Chapeau à eux pour cela. »

Le début de cette première phase s'est donc déjà avéré fructueux. À l'issue de la première phase, les jeunes recevront un certificat de participation.